Porteuses : A. Estèves, I. David, A. Asso, C. Cardon-Quint, G. Lepan
La prochaine séance du séminaire lié au programme de recherche "La représentation des émotions" aura lieu le 4 décembre 2025, de 17h à 18h30, avec une intervention de Géraldine Lepan (PR de philosophie) sur le sujet suivant : "« Passions communes et justice sociale », en relation avec la parution de son dernier livre, Les passions en politique. L'amitié des citoyens, Paris, Classiques Garnier, collection "Constitution de la modernité" 53, 2024.
Présentation :
Géraldine Lepan est Professeure en Philosophie morale et politique à l’Université de Montpellier Paul-Valéry. Elle est l’auteure de Les passions en politique, L'amitié des citoyens (Classiques Garnier, coll. Constitution de la modernité (2024)), ainsi que de livres sur Rousseau. On peut citer Rousseau, Une politique de la vérité (Belin, coll. Le chemin des philosophes (2015)), ainsi que Jean-Jacques Rousseau et le patriotisme (Honoré Champion, coll. Les XVIIIe siècles (2007)). Elle a également dirigé le collectif Le lien social, qui constitue le numéro 22 d’Astérion paru en 2020, et consacré différents articles aux raisons et aux effets de la guerre en termes de philia négative (coalition, conjuration, désunion).
Depuis ses travaux consacrés à la citoyenneté moderne et au sentiment patriotique chez Rousseau, elle s’est intéressée au problème du lien social chez les auteurs contractualistes, en montrant que ces théories, souvent présentées comme rationnelles et abstraites, n’excluent ni les passions qui sont au cœur du social (la peur, la colère, l’indignation, le fanatisme) ni le problème de la pacification du corps social. Chez Rousseau, le patriotisme désigne un principe de cohésion interne, non réductible à l’affection, produit de l’artifice politique, réclamant un effort de la volonté, de l’éducation et des lois, conduisant à une psychologie des relations sociales et une définition de la société qui inclut un état d’esprit, un engagement, un désir d’égalité. Le clivage entre une association de justice fondée sur la garantie d’égale liberté pour tous et de droit égal à la considération, et un lien d’appartenance reposant sur un processus d’identification, est dès lors dépassé, au profit d’une analyse conjointe des théories de la souveraineté et de l’anthropologie historique des passions collectives qui leur est associée.
Le titre de la conférence : « Passions communes et justice sociale », renvoie à son dernier livre, Les passions en politique L'amitié des citoyens, où elle élargit le périmètre de ses auteurs (d’Aristote à Hobbes et Spinoza, mais aussi Rousseau et Rawls), et analyse les métamorphoses de la philia en une gamme de sentiments, individuels mais aussi collectifs, allant de la simple concorde et de la civilité jusqu’à la solidarité et la fraternité. La demande de justice et de « stabilité » sociales témoigne du fait que l’idéal d’amitié civique continue à travailler les théories de la démocratie. Comment et par quels moyens est-il possible de renforcer et de développer la coopération sociale, et de passer d’une socialité subie à une socialité choisie ?
Informations pratiques :
La séance se tiendra en présentiel le 4 décembre à l'Université Paul Valéry, Route de Mende, bâtiment H, salle H108A, de 17h à 18h30.
Elle pourra également être suivie un visio : écrire à aline.esteves@univ-montp3.fr pour disposer du lien, qui sera envoyé la veille.





